PARISOT EST ENTRÉE EN CAMPAGNE

Enfin les choses sérieuses commencent. Il n’aura échappé à personne que l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy sifflait la fin de la rigolade, mais il est une entrée en campagne qui, la veille, est passée presque inaperçue. La patronne des patrons, auteure du «Besoin d’air » de 2007 réitère son opération en ajoutant une simple voyelle. Laurence Parisot a donc lancé le programme du Medef le jour de la Saint-Valentin en l’intitulant cette fois «Besoin d’aire». La voyelle qui change tout pour une soupe dont on connaît, hélas, le parfum. « Les entreprises ont cette fois-ci besoin d’aire, avec un « e ». Elles ont besoin de nouveaux horizons, de nouvelles frontières, besoin de conquérir », a cru bon de préciser le phare de la pensée patronale avant de dérouler les « 23 axes pour une compétitivité équitable ». Pas gonflée, pas complexée pour deux sous, Laurence Parisot parle d’équité alors que la veille toute la presse relevait que la rémunération moyenne des dirigeants des entreprises du CAC 40 a fait un bond de 34 % en 2010. Après avoir tout ou presque obtenu de son candidat de 2007 (sauf l’insigne honneur d’être invitée au Fouquet’s), Laurence Parisot nous trace la feuille de route pour les cinq ans à venir. Accrochons nous, ça va saigner. Elle en appelle à la remise en ordre des finances publiques. Le Medef prône ainsi une accélération de la réduction du déficit public pour atteindre l’équilibre en 2015 et Laurence Parisot se dit favorable à la règle d’or budgétaire prévue dans le nouveau traité européen. Le Medef souhaite privilégier une réduction des dépenses respectant le credo «2 pour 1 », c’est-à-dire deux fois plus d’économie sur les dépenses publiques que de hausse des prélèvements fiscaux et sociaux. Selon Laurence Parisot, il faut également accélérer la règle de non-remplacement des fonctionnaires d’État (de 1 sur 2 actuellement à 2 sur 3), et l’instaurer au niveau des collectivités territoriales (1 sur 2 non remplacé). La patronne du Medef plaide pour lareprise en 2013 du débat sur «un nouvel âge de départ à la retraite » car le report de l’âge légal à 62 ans en 2017ne suffit pas à garantir l’équilibre du système à échéance2030. Elle veut aussi une réforme de l’assurance maladie qui est dans un « équilibre périlleux ». C’est donc toujours plus de libéralisme, de coupes claires dans les services publics et toujours moins de partage de la richesse. Et comme il faut bien innover, Laurence Parisot propose aussi la création d’un ministère de la Femme, avec une action transversale pour faire avancer la parité. Transversale, mais surtout pas de sanctions, pas de pénalité contre les entreprises qui refusent d’appliquer le cortège de textes français et européens qui depuis des années sont sensé établir l’égalité entre les femmes et les hommes.


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